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Les premières rencontres de l’électronique imprimée ouvrent le champ des possibles
Post on Monday 23 May 2011

Beau succès pour les premières rencontres de l’électronique
imprimée organisées à Paris fin avril par Lagoa : quelque 130
personnes ont assisté au défilé des intervenants de toute la chaîne
de valeur de cette filière industrielle en devenir ; ce qui frappe
d’emblée, c’est l’enthousiasme inébranlable des participants et
l’immense diversité des acteurs en présence, tant par la taille, -des
multinationales aux jeunes pousses-, que par les secteurs
industriels concernés, -chimie, matériaux, électronique,
imprimerie, etc.
Sans parler des secteurs d’applications dont le champ est
seulement limité par l’imagination des services marketing : écrans
plats de type Oled, cellules photovoltaïques, batteries souples,
étiquettes RFID, encre électronique pour l’affichage, transistors
imprimés, capteurs, etc. A ce sujet, ont été particulièrement
appréciées les présentations de Schneider Electric montrant une
face avant 3D avec écran électrochrome et boutons de commande,
ainsi que celle de l’Institut Français de l’Habillement et du
Textile (IFTH), égrenant les domaines actuels de recherche, du
vêtement intelligent pour le grand public et les professionnels
(instrumentation des combinaisons des pompiers, par exemple), à
la casquette anti-mal de tête, en passant par les tissus pour siège
de patient favorisant le maintien à domicile ou les tissus techniques
pour le monitoring des ouvrages d’art. Et que penser du
pansement intelligent d’Urgo, qui grâce à un « système de mesure
embarqué » intégrant capteurs de pression, carte électronique et
antenne est capable de détecter les pressions de contention et
d’enregistrer automatiquement leur valeur en fonction du temps, à
distance et sans fil, pour lutter efficacement contre les phlébites ?
Retenons également l’enthousiasme communicatif de la
présentation de Laurent Jamet, jeune cofondateur de la start-up
Isorg, dont nous avons dressé le portrait dans Europelectronics.
Créée en mai 2010, la jeune société se fait fort de s’imposer sur le
segment des photo-détecteurs et capteurs d’images de grande
surface, grâce à l’électronique imprimée.

On passera rapidement sur les promesses des sociétés d’études :
IDTechEX prévoit par exemple que le marché mondial de
l’électronique imprimée passera de 2,1 milliards de dollars en
2010, à 57 milliards en 2010 (voir schéma).
L’enjeu pour l’Europe est bien plus important selon le Néerlandais
Ed Van den Kieboom, président de l’association « The Plastic
Electronics Foundation », qui compte aujourd’hui 15 000
membres : rien de moins que de reconquérir les productions de
masse sur le Vieux Continent. Pour ce dernier, il est illusoire
aujourd’hui de vouloir inverser la tendance dans l’électronique
traditionnelle face à la Chine qui abrite les usines de Hon Hai
Foxconn, ou en microélectronique face aux fondeurs taïwanais, tant
les investissements à consentir sont exorbitants ou le différentiel
social impossible à combler. Or l’électronique imprimée, -ou plus
faire plus chic l’OLAE (Organic and Large Aera Electronics)-, rime
avec faibles coûts de fabrication et production de masse. Les
procédés mise en oeuvre pour l’impression (jet d’encre,
sérigraphie, flexographie, gravure, etc.), matures pour d’autres
applications, et les complexités de l’électronique à imprimer ne
nécessitent pas en effet de mises de fonds conséquentes. Selon
Van den Kieboom, lobbyiste actif de la cause de l’OLAE, il suffirait
que l’Europe investisse 500 millions d’euros sur cinq ans pour se
doter d’une filière industrielle compétitive.
Les 1ères rencontres de l’électronique ont montré que toutes les
briques d’une filière industrielle existaient et qu’il faudrait
maintenant s’atteler à les assembler. Il est illusoire également
d’attendre que les matériaux et les procédés puissent rivaliser avec
les performances de l’électronique sur silicium : selon Cécile Venet
de Schneider Electric, la simplicité est une valeur de l’électronique
imprimée. En clair, il faut viser des performances modestes où la
fréquence de travail est plus lente et où la durée de vie est
restreinte.
Les grandes multinationales des matériaux sont déjà très présentes
sur ce créneau, tout en mesurant les effort à accomplir pour passer
du laboratoire à la production de masse. Pour Michel Glotin,
directeur d’Arkema, premier groupe chimiste français né en 2004
de la réorganisation de la branche chimie de Total, « l’électronique
organique ne va remplacer l’électronique sur silicium, mais peut
mettre en avant sa souplesse et son faible coût de production ».
Subsistent encore des problèmes d’interfaçage et d’adhésion entre
les couches de matériaux. Obtenir une durabilité de 5 à 10 ans et
des couches conductrices transparentes constituent les deux
principaux défis des chimistes. Un avis que partage le groupe Du
Pont de Nemours dont la division pâtes et encres conductrices
est déjà bien implantée dans l’industrie électronique. Pour le
groupe japonais Toray, qui possède un centre de R&D et une usine
de films PET à Lyon, il faudra effectivement améliorer le
vieillissement des matériaux polymères. Outre le vieillissement des
matériaux, les défis à relever de l’électronique imprimée
concernent également l’aspect connectique, pour relier cette
électronique organique au reste du système, ajoute Cécile Venet de
Schneider Electric. Quant à la start-up Genes’Ink, une jeune
pousse créée en 2010 qui travaille actuellement à la préindustrialisation
d’encres conductrices et semiconductrices ainsi
que d’encres hybrides photovoltaïques à base de nanoparticules
(voir notre article dans l’Echo du Solaire), elle reconnaît également
que son objectif , « comme tout le monde » est de parvenir à
développer une encre conductrice transparente.
Balbutiante dans l’Hexagone, cette filière industrielle à construire
n’en a déjà pas moins ses équipementiers. La PME Ardeje a déjà à
son catalogue une gamme de machines d’impression par jet
d’encre adaptée à l’électronique imprimée : d’un modèle à 1 tête
pour l’impression d’un matériaux sur une surface au format A4, à
des machines plus adaptées à la production de volume, pour
l’impression de différents matériaux. Ou encore Ceradrop, créé en
2006 par des chercheurs du CNRS et qui emploie aujourd’hui 12
personnes pour un CA de l’ordre de 1 M€ dans les machines et les
logiciels de production spécifiques à l’électronique imprimée.

Des laboratoires de recherche sont également à la pointe de la
R&D dans ce domaine en France, que cela soit le CEA-Liten à
Grenoble pour la mise en oeuvre d’une filière organique
électronique
ou encore le LCPO (Laboratoire de Chimie des
Polymères Organiques), laboratoire du CNRS à Bordeaux
spécialiste de la chimie pour l’impression des composants.
Reste à fédérer tous ces acteurs dans une structure nationale, à
l’image de ce qui s’est déjà fait en Allemagne par exemple, et de
créer cette association professionnelle pour les représenter et
accroître la visibilité de l’électronique imprimée française. Un
sondage réalisé à chaud pendant la manifestation a montré que la
quasi-totalité des participants y été favorable. Lagoa travaille
actuellement à favoriser l’émergence d’une telle structure.

Frédéric Fassot

VIPress.net, 11 Mai 2011

http://semiconductor.vipress.net/?J=tvhbrfmf2005ojdc&T=2